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  • Iga Jurek

Les 6 derniers miles

Updated: Mar 10, 2021


Tout a une fin et les choses les plus agréables finissent encore plus vite. Il n’est jamais facile de revenir d’un long voyage et de se remettre dans la routine. Mais cette réalité est encore plus difficile lorsque ce voyage hors de l’ordinaire a duré des années. Autant que revenir dans son pays, sa province ou même sa ville, son quartier puisse sembler facile, naturel, autant ce n’est pas le cas pour tous. Ce retour aux sources après une expatriation prolongée est ce qu’on appelle le choc culturel inversé.


Si le choc culturel était au bout de nos lèvres au début de l’aventure, lors de notre départ hors Canada, il a sûrement été adouci par l’excitation de cette aventure, le désir de découvrir une nouvelle culture, se laisser tenter par la gastronomie locale et s’imprégner d’une nouvelle langue ou d’un nouvel accent.


Le choc culturel inversé est simplement expliqué par une « difficulté » à réintégrer son propre pays, sa propre culture après un certain temps passé à l’extérieur, mais il ne devrait pas être sous-estimé pour autant. C’est lors de la fin de cette aventure que ce choc culturel dans son propre pays est souvent le plus difficile. Cette « difficulté » on n'y pense même pas. Depuis quand revenir à nos sources est difficile? Pourtant, en réalité, cela peut être plus ardu que l’on pense.


Faire de nouvelles rencontres, déménager dans un nouveau pays, voyager, faire face au nouveau constamment avec un brin d’excitation et de liberté peut sembler comme une course constante d’aventures, la réalité excitante des expats. Mais quand arrivent les derniers mois avant la fin de cette aventure, on fait face à une sphère d’émotions. On se sent déchiré constamment entre profiter des moments qu’il nous reste et planifier le retour. Ignorer la fin ou ce qui s’en vient peut sembler l’approche la plus simple, mais ce n’est pas la solution. Le choc culturel inversé, il va falloir y faire face. On peut se sentir prêt, mais ce choc va nous affecter et s’y préparer est la meilleure défense à adopter.


Accepter la réalité que lors du retour, quand cette odyssée va se terminer, retrouver ses anciens terrains, ses amis et la famille et enfin pouvoir leur partager tous ces moments en personne sera magique, mais va se dissiper très vite.


Quand cette euphorie va fondre, qu’on va se rendre compte que rien et personne n’a vraiment changé autour de nous… mais que nous on a changé! Ce sera l’étape la plus difficile à franchir. C’est là que le retour dans notre pays, notre ville, ne semblera plus aussi excitant, mais plutôt terne, ennuyeux ou même monotone. Les petites choses de tous les jours qu’on aimait détester dans notre pays d’adoption vont nous manquer, on se sentira perdus chez nous. Il peut même être difficile pour nos proches de ne pas comprendre, voir nous culpabiliser de ne pas être heureux de revenir dans NOTRE pays.


Le choc culturel inversé est aussi la transition nécessaire pour accepter qu’il faille prendre le temps nécessaire de se réajuster et voir les côtés positifs d’être enfin de retour au bercail.

Perdre l’étiquette d’expats qui nous rendait différent peu importe avec qui on se trouvait n’est pas la fin du monde; c’est simplement une opportunité de s’ancrer, d’enfin pouvoir répondre à la question : d’où viens-tu? C’est le moment de redécouvrir son chez-soi, car c’est excitant de voyager, mais c’est aussi bon de revenir à la maison!


Iga Jurek

Coordonatrice des Programmes d'Information et Ressource

Services aux familles des militaires (Europe)

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